Venise la Magnifique
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 Antonio Calzolàio

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Antonio Calzolàio
Dominant intérimaire de la Première Meute
Loup dangereux
Dominant intérimaire de la Première MeuteLoup dangereux
Antonio Calzolàio

Messages : 181


Antonio Calzolàio Vide
MessageSujet: Antonio Calzolàio   Antonio Calzolàio EmptyDim 21 Fév - 20:37

~o~ Feuille d'Identité ~o~


Nom : Calzolàio
Prénom : Antonio
Age : 25 ans
Race : Lycan
Pays d'origine : Venise
Rang social : Dominant de la Première Meute


~o~ Physique ~o~


Allure : Antonio est assez grand pour son âge, et un corps bien musclé dû à tous ces moments qu’il passe à s’entrainer ou se battre. Mince sans pour autant être maigre, cela lui confère une certaine souplesse et agilité. Quant à son visage, bien qu’il porte en permanence un masque neutre et inébranlable, on ne pouvait passer à côté de ses traits fins, de ses yeux noisette légèrement étirés rehaussaient par des sourcils fin et bien dessinés, un nez au bout un tantinet pointu et des lèvres, qui ma foi étaient bien pulpeuses et en faisaient rêver certains. Quant à ses cheveux, de couleur châtain foncés, il les portait mi-long, les ayant à peu près au niveau des épaules, et quelques mèches venaient parfois balayer son visage.

Goûts vestimentaires : Vêtements sombres de préférence, généralement du noir, du marron, du gris foncé ou du bordeaux, c’est plus facile pour passer inaperçu la nuit. Il n’aime pas trop les vêtements serrés, et préfère donc portait d’amples chemises, ce qui est plus pratique pour faire de grand mouvement. Quand il sort à l’extérieur, il porte habituellement une longue cape de voyage donc le capuchon lui cache une partie du visage.

Particularités : Il porte un cache-œil sur son œil gauche. Pas qu’il ait une affreuse cicatrise le défigurant ou qu’il ait perdu son œil, bien au contraire, mais suite à une blessure qu’il a eu durant son passé et que cette plaie a mal était soigné, son œil est maintenant très fragile aux fortes lumières, et Antonio est donc obligé de porter son cache-œil la journée.

Loup : Sous sa forme animale, Antonio est un loup massif. Dès qu’on le voit, on sait que c’est un combattant émérite. Ses muscles saillent sous son pelage gris et son corps est porté par quatre puissantes pattes aux griffes acérées et dangereuses. Une mâchoire puissante et tout aussi dangereuse, laissant entrevoir des crocs blancs et aiguisés.

Spoiler:

~o~ Psychologie ~o~


Caractère : Antonio a un caractère assez renfermé et dirige sa Meute d’une main de fer. Il ne partage ses émotions avec personne et les laisse généralement mijoter en lui, jusqu’au jour où il craque et fasse tout sortir. Ces moments peuvent parfois être violent ou parfois triste. Tout dépend des instants. Il n’est pas vraiment du genre impulsif, il a depuis très longtemps appris à analyser très rapidement ce qui l’entourait avant d’agir. Cependant, sous ses airs neutres, il cache un tempérament très violent. Il ne supporte pas que l’on s’intéresse un peu trop près à sa vie et à son passé. Et si par malheur quelqu’un venait à découvrir ce qu’il dissimule dans son dos, alors il était impitoyable et faisait taire à jamais le curieux. C’était arrivé deux fois. La première fois à cause de l’inattention d’Antonio, et la seconde fois parce qu’un loup aux ambitions démesuraient avaient cru pouvoir le faire plier par le chantage. Mais ces deux-fois là, Antonio s’était montré impitoyable et personne n’avait jamais cherché à savoir ce qui était arrivé à ses deux membres. Tout le monde avait compris que leur Dominant pouvait être aussi dangereux que calme.
Malgré qu’il soit le Dominant de la Meute, il n’est pas vraiment très proche de ses compagnons, bien qu’il soit toujours là pour les aider en cas de besoin.

Aime : Son épée et sa chevalière, seul vestige de sa famille.
Aime pas : Qu’on fouille dans son passé sans son consentement.
Tics ou petites manies : Aucune
Secrets qu'il dissimule : Le tatouage qu’il a dans le dos et qui est la preuve de son esclavagisme. Il tue tous ceux qui par malheur le voit. Sous sa forme animale, cela parait être une simple cicatrise sans dessin précis à cause de son pelage.


~o~ Histoire ~o~

Sa grand-mère lui disait souvent que parfois derrière des apparences trop neutre pouvait se cacher une âme noire… qu’un être vivant était capable de dissimuler ses pires mensonges et ses pires pêchés derrière une expression ou un sourire vide. Antonio avait cinq ans quand sa grand-mère lui avait dit ça, et à l’époque il n’avait pas vraiment compris, c’est en grandissant qu’il en saisit le sens et à cette époque il n’aurait jamais envisagé qu’il devienne un de ses êtres dissimulant ses crimes. Un être infâme tuant ses semblables pour survivre…

Mais pour comprendre comment un enfant innocent en est arrivé là, il faut commencer par le commencement.

Antonio est né et a grandit dans une famille nombreuse et puissante. La famille Calzolàio, une race de lycan qui de père en fils ont toujours fait parti de la meute du Prince Elviro. Son père lui-même était le garde du corps du Prince, toujours là pour lui pour le protéger de certains démons qui voyaient cette meute de lycan devenir trop puissante à leur goût.

Il passa les premières années de sa vie à être élevé par les femmes de la famille avec ses nombreux cousins plus ou moins du même âge que lui, observant d’un air émerveillé les hommes si fort et si valeureux qui se battaient contre les démons pour affirmer leur existence.

Puis les années passèrent, et le temps où il était câliné par sa mère prit fin car il était temps maintenant pour lui d’entrer dans le vrai monde des loups. Fini les mots doux ou les étreintes affectueuse de sa mère, bien qu’il avait neuf ans, il était temps pour lui d’apprendre à combattre. Après tout, il ne faisait pas parti de n’importe quelle famille, et un jour prochain, il serait amené lui aussi à prendre une place importante dans la nouvelle génération de la meute. Il devait donc devenir un combattant hors pair et savoir utiliser toutes ses capacités à son maximum.

Son père avait toujours été un peu rude avec lui, mais Antonio n’en avait jamais prit ombrage, parce qu’il savait que son père l’aimait et qu’il était fier de lui, et savoir ça, ça compensait toutes les marques d’affection qu’il ne recevait pas de sa part. Mais l’enfant comptait bien en recevoir davantage, alors il suivait ardemment chaque cours, chaque conseil, chaque tactique que lui enseignait son père, et il mettait tout en œuvre pour réussir tout ce qu’il entreprenait. Et quand il échouait… il recommençait sans répit jusqu’à ce qu’il réussisse.
Il devint très rapidement un acharné du travail, et chaque loup qui étaient témoin de son évolution voyaient parfaitement bien en lui un futur lycan très prometteur au sein de la meute.

Mais plus que ça, son père lui enseigna autre chose. Une chose qu’il jugeait capitale. La Meute. Antonio savait déjà tout ça, mais l’entendre dire de la bouche de son paternel sur un ton grave, donnait plus de profondeur à tout ça.
La Meute était tout ce qui devait importer à un lycan. Chaque acte qu’il accomplirait, il devrait avant tout le faire pour la Meute et non pour lui-même. Chaque loup de la meute était ses frères et quoi qu’il arrive, il devrait toujours être à leurs côtés et lutter à leurs côtés. Un lycan sans meute, n’était pas un lycan accompli.

Antonio aurait pu avoir une vie heureuse si ça avait continué ainsi. Il aurait pu devenir un lycan fort et respectable, être intégré officiellement à la Meute et couler des jours heureux parmi eux… mais ça ne se passa pas du tout comme ça. En fait, tout bascula en un véritable enfer une matinée du mois de mai. La meute avait relevé une activité accrue de la part des démons, mais personne ne s’était attendu à l’attaque foudroyante dont la Meute fut victime.

~o~ 17 martius 1478 (neuf ans) ~o~


Ce jour-là, Antonio était près du Pont des Soupirs avec son père, et pour une fois, ils n’étaient pas en train de s’entrainer. Ils étaient plutôt en mission un peu particulière. Sa mère étant en manque de farine, avait alors envoyé ses deux hommes lui en rapporter. Cela avait fait soupirer son père, mais il était un de ceux qui ne pouvait jamais rien refuser à sa compagne, il avait alors trainé son fils dans Venise, en route vers une quelconque échoppe où ils pourraient trouver ce qu’ils cherchaient.
Un fois leur achat effectué, le père et le fils s’étaient un peu attardé dans les rues, au plus grand plaisir d’Antonio. Il aimait vraiment son père et il adorait le temps qu’il passait avec lui à apprendre tout son savoir… mais il fallait aussi avouer que l’enfant qui était toujours présent en lui adorait également passer simplement du temps avec son père comme tout enfant normal, sans arme, sans leçon, sans Meute. Juste eux et le plaisir d’être ensemble. Et depuis quelques temps, les démons se faisant un peu moins présent dans Venise, son père pouvait passer un peu plus de temps avec sa famille.

Présentement, ils étaient donc tranquillement en train de flâner aux alentours du Pont des Soupirs, profitant de la matinée ensoleillée, alors qu’autour d’eux, les mortels commençaient à s’agiter en ce début de journée, vacant à leurs occupations quotidiennes. Quelques heures après avoir quitté la maison et avoir bien profité l’un de l’autre, son père donna le signal de départ.

« - Allez bonhomme, rentrons avant que ta mère ne se lance à notre chasse. »
« - Oui Père. » S’exclama Antonio avec un sourire en sautant du petit muret sur lequel il avait grimpé.

Alors qu’ils tournaient dans une ruelle pour rejoindre leur tanière, Antonio sentit soudainement son père se raidir à ses côtés tandis qu’un grondement menaçant s’échappait de sa gorge. Le petit garçon ne comprit pas ce qu’il se passait, jusqu’à ce que l’odeur lui parvienne. Il y avait des démons à proximité. Vraiment très proches d’eux, et visiblement, ils étaient leurs cibles. De longues secondes plus tard, le louveteau vit deux silhouettes sombres apparaitre à l’entrée opposé à la ruelle.

« - Tony, en arrière ! » Lui ordonna brusquement son père en le repoussant alors que l’un des deux démons attaquait.

Le garçonnet fut projeté plusieurs mètres en arrière alors que le combat s’engageait. Un peu sonné par le coup qu’il venait de se recevoir, il mit quelques secondes pour reprendre ses esprits et prendre pleinement conscience de la situation. Mais quand il le fit, il se releva en un bond et se mit à l’écart du combat acharné que son père livrait.
Jusqu’à présent, il ne l’avait jamais vu combattre pour de vrai. Il l’avait bien vu parfois se bagarrer gentiment avec ses frères ou ses amis, ou bien à l’entrainement, mais ce n’était en rien comparable à ce qui se déroulait sous ses yeux. Son père dégageait une force animale qu’il n’avait encore jamais vue. Il ne s’était pas transformé en loup, mais il n’était pas resté non plus complètement humain… ses ongles étaient devenues des griffes aussi coupantes que des rasoirs, des canines étaient apparues et ses yeux avaient prit une lueur bestiale… un parfait contrôle entre l’humain et le loup.

C’est donc avec une certaine fascination qu’il observa le combat. Bien qu’ils étaient à deux contre un, son père réussissait à leur faire face, bien que difficilement. Il se prenait des coups, mais tenait encore debout.

Au bout d’un moment, profitant d’une brèche dans la défense d’un de ses adversaires, son père passa alors ses griffes acérées en un geste vif au niveau du cou du démon, tranchant impitoyablement sa jugulaire. Le démon émit un bruit gutturale alors qu’un torrent de sang se déversait sur sa poitrine tandis qu’il s’écroulait au pied du loup.
Mais la réjouissance de cette victoire fut de courte durée, car pendant ce temps, le second démon avait profité de l’attention détournée du loup pour lui planter une épée dans le flanc gauche. Le père d’Antonio poussa un cri de douleur avant de se tourner d’un bloc vers l’auteur de sa blessure, arrachant l’épée de son corps par la même occasion et plongea violemment la main dans la poitrine du démon, exactement à l’emplacement du cœur, ses griffes lui permettant aisément de transpercer la peau et d’atteindre l’organe palpitant, qu’il broya dans son poing, le faisant imploser à l’intérieur même du corps du démon. Quand son père le relâcha, le démon s’éloigna de quelques pas en titubant, avec des yeux écarquillés alors qu’il portait une main à sa poitrine, ne comprenant pas vraiment ce qui venait d’arriver.

Ne prêtant plus attention au démon agonisant, son père tomba alors à genoux, le souffle erratique alors qu’il portait une main à son flanc blessé. Conscient que le danger était écarté, Tonio accourut aussitôt vers lui.

« - Père, vous êtes blessé ! » S’écria-t-il en s’agenouillant près de lui, affolé.

Mais son père se redressa en grimaçant, pour s’approcher du corps le plus proche, et le retourna d’un coup de botte pour voir les armoiries qui étaient cousues sur le vêtement.

« - Botelli. » Fit-il avec un murmure de rage. Il se tourna alors vers son fils. « - Retourne auprès de ta mère tout de suite et ne ressors plus de la maison ! » Lui ordonna-t-il d’un ton plus autoritaire que jamais.

« - Mais… » Tenta de protester Antonio, mais le grognement de son père l’interrompit.

Le louveteau hocha alors la tête et son père se changea alors en loup avant de détaler à pleine vitesse, comme s’il n’avait aucune blessure. Antonio de son côté, s’apprêtait à faire marche arrière et retourner à la maison, comme son père le lui avait dit, mais il hésita.
L’excitation qu’il avait ressenti en voyant son père combattre était loin d’être assouvie… et il avait vraiment envie d’en voir plus, même si pour cela il devait désobéir à son père ! Tant pis, il assumerait la correction qu’il recevra ce soir.
Prenant également sa forme de loup, il bondit sur les traces de son père, mais avec sa forme de louveteau, il n’allait pas aussi vite que lui, mais il savait où il se rendait. Son père avait dit que c’était les hommes de Botelli qui les avait attaqués, alors il avait dû se rendre aux côtés du Prince, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il allait bien et lui faire un rapport.
Il courut donc en direction des Catacombes, qui étaient pas si éloigné que ça de l’endroit où il se trouvait. Il lui fallut une bonne dizaine de minutes pour rejoindre l’endroit, mais à quelques mètres de son but, il s’arrêta brutalement. Un corps venait d’attirer son attention. Un corps qu’il connaissait bien. Reprenant forme humaine, il se précipita vers lui pour le secouer légèrement.

« - Pablo ? Pablo ! » Appela-t-il. Le corps du meilleur ami de son père était criblé de blessure, et une marre de sang s’était formé sous lui, et malgré les efforts d’Antonio pour le réveiller, ses yeux restèrent clos.

Pablo avait lui aussi été victime d’une attaque, tout comme son père et lui… et plus important encore, c’était le lycan qui était rattaché à la protection de la femme du Prince et des deux héritiers… l’inquiétude commençait à l’envahir alors qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Deux attaques en si peu de temps ?

Soudain des bruits de luttes lui parvinrent… des grognements, des couinements qu’il aurait reconnu entre mile… c’était son père. Son père se battait à nouveau et il était déjà blessé… l’inquiétude et l’angoisse se mélangeant en lui, il abandonna le corps du lycan pour se précipiter vers le bruit de la bataille. Il savait qu’il ne devrait pas, qu’il devrait laisser les adultes se battre et qu’il aille se mettre en sécurité mais… quelque chose en lui le poussait à aller là-bas.
Alors qu’il tournait dans la dernière ruelle qui menait ensuite droit sur les Catacombes, il se figea net. Son père était à quelques mètres de lui, aux prises avec un autre démon qui semblait beaucoup plus coriace que les deux précédents. Au loin, il pouvait distinguer le Prince Elviro et sa famille, également aux prises avec… le Prince Botelli en personne. La présence de ce démon en personne et tant craint faisait prendre conscience d’une chose : la fin était proche. Jusqu’à présent jamais le Prince des démons n’avait prit par à une bataille en personne, déléguant à ses sous-fifres et aujourd’hui, ça changeait tout.

La peur au ventre, il se concentra sur son père.

« - Papa… » Appela-t-il, d’une voix étranglée.

Son père tourna alors ses prunelles vers lui et ses yeux s’écarquillèrent d’effroi. « - Va-t-en de là ! » S’écria-t-il avec des intonations qui s’apparentaient également à de la peur. Peur parce qu’il allait mourir, il le savait, et il allait mourir en sachant que son petit garçon se trouvait sur le lieu de la bataille, qu’il serait témoin de ça, et qu’il serait peut-être la prochaine cible.
Mais il n’eut pas le temps de se concentrer davantage sur son fils, le démon en face de lui ne lui laissait aucun répit et il ne devait en aucun cas baisser sa garde. Pourtant, quelques minutes plus tard, il la baissa quand le Prince Elviro poussa un hurlement de douleur et qu’il tourna les yeux pour le voir s’écrouler au sol. En tant que bras droit et garde du corps, il voulu se précipiter vers lui, il avait oublié l’espace de quelques secondes, son propre adversaire, et cet oubli lui fut fatal. L’épée du démon se planta alors dans la poitrine de son père, ressortant dans le dos. Son père poussa un cri inarticulé alors qu’il tombait à genoux devant le démon et ce dernier ne perdit pas de temps pour sortir son épée du corps du loup pour infliger une autre attaque mortelle. Puis satisfait, il se détourna et abandonna sans remord le lycan en train d’agoniser à terre, et s’éloigna pour rejoindre le Prince Botelli qui avait lui aussi déserté le champ de bataille.

N’arrivant pas à croire ce à quoi il venait d’assister, Antonio mit plusieurs minutes avant de réussir à bouger les pieds. Il s’approcha lentement de son père avant de s’agenouiller à ses côtés. Il posa ses mains sur sa poitrine, sentant un liquide poisseux sur les vêtements et le secoua légèrement.

« - Papa… »

Au prix d’un terrible effort, son père ouvrit des yeux flous et regarda son fils… il essaya de parler, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il sentait la fin arrivée, et il avait tellement de chose à dire à son petit garçon… mais à la place, il se contenta de lui faire un sourire. Il leva une main tremblante et caressa une dernière fois la joue veloutée d’Antonio avant que son bras ne retombe inerte et qu’il ferme les yeux définitivement dans un dernier soupir.
Antonio aurait voulu dire quelque chose, mais il fut complètement à court de mot. Une boule se forma dans sa gorge alors que les larmes envahissaient ses yeux et qu’il secouait un peu plus fortement son père pour l’éveiller à nouveau.

« - Papa… papa… papa. Papa ! »

Il le savait pourtant. Il savait que c’était fini. Mais il ne pouvait pas l’accepter. Son père était le plus fort, il pouvait donc pas être là, étendu devant lui et mort. Mais il eut beau continuer à l’appeler et le secouer, ça ne changea rien.
Les larmes continuant toujours de couler, il leva la tête pour voir le corps du Prince Elviro quelques mètres plus loin… même leur Prince était mort.
Laissant alors libre court à sa douleur, il s’écroula alors sur la poitrine de son père et pleura pratiquement toutes les larmes de son corps, malgré qu’on lui ait maintes et maintes fois répété qu’un homme ne pleurait pas… mais à cet instant, il s’en fichait royalement d’être un homme ou pas. Il ne sut pas combien de temps il resta là à pleurer sur le corps de son père, mais quand il reprit ses esprits, la peau de son père était déjà bien glacée, la nuit était presque tombée et des pas approchaient… des pas et une odeur de démon.
Antonio aurait voulu bondir et partir en courant avant que ça ne soit trop tard, mais il ne pouvait pas laisser son père ici. Il fallait le ramener et l’enterrer, lui faire une tombe décente. S’il le laissait seul ici, qui sait ce qui pourrait lui arriver ?

« - Tiens, tiens, tiens… qu’avons-nous là ? Un louveteau égaré. »

Antonio se raidit et tourna la tête avant d’écarquiller les yeux d’effroi. Il s’était trompé. Ce n’était pas un démon qui approchait, c’était trois démons. La peur commença à l’envahir alors qu’ils se déployaient autour de lui, ayant visiblement pas l’intention de passer leur chemin.

« - Que… que voulez-vous ? » Demanda-t-il d’une voix qu’il aurait voulu menaçante et autoritaire, mais il ne réussit à sortir un murmure tremblotant d’enfant effrayé.

Les démons se contentèrent de ricaner au lieu de répondre, et se mirent à tourner autour de lui, comme des requins entourant leur victime. Antonio avait du mal à les avoir tous dans son champs de vision, et il était littéralement mort de peur.

« - J’ai entendu dire que le Duc de Castello recherchait un nouveau chien. Celui-ci pourrait faire l’affaire. » Fit un des démons à ses comparses.
« - Trop jeune. »
« - Plus ils sont jeunes, plus ils sont faciles à dresser. »
Fit le troisième.

Seul le silence répondit à cette déclaration, tandis que celui qui le trouvait trop jeune réfléchissait. Visiblement il avait l’air d’être le chef. Ce dernier fit alors un signe de tête et avant qu’Antonio ait eu le temps de réagir, il se sentit empoigné par les deux autres.

« - Lâchez-moi !! » Fit le petit garçon en se débattant autant qu’il le pouvait, tentant de se défaire des griffes des démons.

Mais il n’avait que neuf ans… que pouvait-on faire à neuf ans contre trois démons ? Pas grand-chose, et bientôt, Antonio se reçut un coup à la tête. Il sombra dans l’inconscience alors que la dernière vision qu’il avait était le corps de son père qui s’éloignait de lui… ou plutôt, lui qui s’éloignait du corps de son père.

-X-X-X-X-

Quand Antonio reprit ses esprits, il fut totalement déboussolé. La première chose qu’il remarqua, fut qu’il était dans une cellule qui n’avait aucune fenêtre donnant vers l’extérieur, seul trois murs de pierre et une grille pour seule porte, aucun lit, aucune paille, rien… juste de la pierre. La deuxième chose qu’il remarqua, fut qu’il avait les mains et les pieds enchainés, ce qui empêchait toute transformation. Et la troisième chose, fut qu’il sentait un poids étrange au niveau de son cou. Il leva ses mains enchainées l’une à l’autre pour tâter son cou et sentir avec effroi une courroie en cuir qui avait l’air assez solide. Un collier. On lui avait mit un collier.
Antonio eut beau tirer sur ses chaînes, sur le collier, rien y faisait, il n’arrivait pas à défaire l’un ou l’autre. Il jeta un coup d’œil désespéré autour de lui, mais il eut beau tendre l’oreille ou sentir l’air, il n’y avait pas âme qui vive à proximité.
Mais où était-il ? Pourquoi était-il ici ? Qu’allait-on faire de lui ?
Autant de question auquel il n’avait pas de réponse. Dépité, il se recroquevilla sur lui-même avec un gémissement plaintif et entreprit d’attendre dans le noir et le silence pesant de la cellule.
Il ne sut pas combien de temps il resta là à attendre, en étant privé de lumière, il était totalement privé de repère temporel.
Soudainement, il entendit au loin des pas et il se redressa. Enfin, quelqu’un approchait, et même s’il n’était pas sûr de savoir si c’était rassurant ou pas, il était soulagé de voir qu’il n’était pas seul. L’odeur était indéniable, il s’agissait d’un démon. Ça ne l’étonnait pas, il se doutait que les démons qui l’avaient capturé près des Catacombes avaient dû le conduire dans un endroit peuplé de démon. Quelques secondes plus tard, l’arrivant ne tarda pas à apparaitre. Il n’avait pas l’air d’un combattant, mais il semblait tout aussi redoutable et malgré lui, Antonio se mit à trembler de peur. Il était émotionnellement bien éprouvé depuis la mort de son père et il commençait sérieusement à redouter l’avenir.
Quand le démon l’empoigna pour le conduire il ne savait où, Antonio tenta mollement de se débattre, mais c’était peine perdu. Il fut trainé hors de sa cellule et conduit à travers un long corridor sous-terrain, éclairé ici et là par des lanternes. Le louveteau pouvait voir d’autres cellules mais elles étaient toutes vides. Apparemment, il était le seul prisonnier de cet endroit.
Il fut conduit dans une petite salle qui ressemblait à s’y méprendre à une petite forgerie. Des armes, des boucliers et des chaines étaient accrochés au mur, et devant un grand âtre allumé, se tenait un démon massif, occupé à attiser le feu.
Le démon qui était venu chercher Antonio accrocha alors les poignets enchainés de ce dernier à une chaine qui pendait depuis le plafond, de manière à ce qu’il soit incapable de s’éloigner.

« - Voici le nouveau chien du maitre. »

Le démon forgeron émit un grognement en réponse et s’approcha du louveteau. D’un geste brusque, il lui déchira sa chemise, dénudant son dos. Antonio émit un jappement de peur et regarda ensuite avec des yeux effrayés le forgeron repartir vers l’âtre et saisir quelque chose dans les braises. Quand il vit de quoi il s’agissait, Antonio se mit à s’agiter fortement, tirant sur ses chaines à s’en faire mal, alors que le démon approchait à nouveau de lui.

« - Non… non …. Non… » Supplia-t-il alors qu’il voyait le fer rouge s’approchait de plus en plus de lui. « - non. Non. Non. NNNOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN. » Hurla-t-il de douleur alors que fer chaud était posé sur son dos, marquant à tout jamais sa peau au niveau de son épaule.

~o~ 5 quintilis 1482 (treize ans) ~o~


Des grognements bestiaux résonnaient dans les cachots du palais Castello, réponses aux coups de fouets qui claquaient contre la pierre. Ça, c’était le traitement quotidien d’Antonio depuis deux ans maintenant. Chaque jour, un démon venait le voir et attiser sa colère, sa violence en le battant, au tout début, le garçon avait gardé sa forme humaine, avant de se rendre compte qu’il était plus facile d’encaisser les coups sous sa forme de loup. Depuis, rare était les fois où il se retrouvait sur ses deux jambes. Antonio ne comprenait pas vraiment la violence dont il était victime, ses bourreaux n’avaient d’ailleurs pas vraiment l’air de prendre plaisir à le battre, ils faisaient ça mécaniquement. Mais pour quel but ? Ca, il ne savait pas. Tout ce qu’il savait, c’est que dès que le loup cédait à la brusque montée de violence en lui et qu’il se jetait sur le démon crocs et griffes en avant, son tortionnaire cessait toute activité et l’abandonnait dans sa cellule jusqu’au lendemain.

Les premiers temps, il avait tenté de comprendre, il avait posé des questions… mais il n’avait jamais eu de réponse. Et en deux ans, ça n’avait pas changé. Il était retenu ici, dans cette cage, il était quotidiennement battu, pratiquement affamé, et il avait cette horrible marque indélébile dans le dos. La marque du Maître. Il ne savait pas à quoi ressemblait exactement ce Maitre. A part ses bourreaux, il n’avait jamais vu personne d’autre. Il n’avait jamais pu voir le visage de celui qui le retenait vraiment prisonnier entre ces murs. Et c’était une des choses qui le rendait fou. Ne pas savoir qui. Et ne pas savoir pourquoi.

Pourtant, si Antonio avait su ce qu’était le pourquoi de tout ça bien avant de le subir, il aurait préféré ne jamais s’être posé la question. Jamais il ne se serait attendu à ça.

Un jour, alors que pourtant Antonio avait eu sa visite quotidienne et sa mince ration de nourriture, il fut surpris qu’on vienne à nouveau le voir à peine quelques heures plus tard. Cependant, ce ne fut pas comme d’habitude. Les deux démons qui vinrent le voir ne ressemblaient à rien à ceux qui s’occupaient généralement de lui. Ceux-là avaient l’air d’être une caste au-dessus. Et ils avaient des cordes à la main.

Les poils d’Antonio se hérissèrent alors qu’il retroussait les babines en un grognement menaçant et bandait les muscles, prêt à se jeter sur eux. Mais les démons furent plus rapides que lui, et ils se jetèrent pratiquement sur lui et avec des mouvements vifs, ils lui passèrent une corde autour du museau, le rendant totalement impuissant, alors qu’une seconde corde était fixée à son collier comme une vulgaire laisse. On le traîna hors de sa cellule avec difficulté, alors que le loup tentait de toutes ses forces de résister, ses griffes grinçaient contre les pierres du sol, laissant des trainées gravées dessus, mais en dépit de ça, il se retrouva malgré lui entrainé vers les niveaux supérieurs.
Ils montèrent un escalier tournant, toujours en pierre, et à mesure qu’ils approchaient de l’étage, l’ouïe fine d’Antonio commença à capter des sons. Beaucoup de sons. Des cris. Des acclamations. Des rires. Apparemment, il y avait une vraie foule à cet étage.

L’appréhension et la curiosité se bousculèrent en lui alors que les démons le faisait passer une toute petite porte, tellement petite que seul un loup pouvait passer et ils lui enlevèrent au passage la corde qui le muselait. Ne comprenant rien à se qui se passait, Antonio se retrouva alors dans une sorte de petite arène, et toute une foule de démon était regroupé tout autour, semblant excité par une chose qu’il ne saisissait pas. Ses yeux se posèrent alors sur un loup massif qui se trouvait à quelques mètres de lui, à l’opposé d’où il se trouvait.

Ce dernier était déjà en position d’attaque, les babines retroussées, la bave dégoulinant de ses crocs menaçants, tandis que ses yeux sauvages étaient braqués sur lui. Les oreilles d’Antonio se plaquèrent en arrière et il tenta de reculer, mais l’ouverture par laquelle il était entré avait été refermé derrière lui. Il était piégé et seul face à ce loup. Un loup qui malgré son air menaçant paraissait assez âgé… il pouvait le voir à ses yeux pâles.

« J’ai entendu dire que le Duc de Castello recherchait un nouveau chien. »

« Plus ils sont jeunes, plus ils sont faciles à dresser. »


Les souvenirs de certaines paroles lui revinrent en tête à cet instant. Et la scène devant lui commençait à prendre un sens. La foule en délire, ce vieux loup qui malgré son âge était près à combattre sans poser de question… cette rage dans les yeux lui disait clairement qu’il n’aurait aucune pitié.

« Voici le nouveau chien du maitre. »


Maintenant, il comprenait ce que voulait dire les démons quand ils le nommaient le ‘nouveau chien’… chien d’attaque. Et visiblement, il était en face de son prédécesseur…

« - Non ne fais pas ça. » Dit-il au lycan qui lui faisait face. « - Je refuse. »

Mais tout ce que ses paroles déclenchèrent, ce fut l’attaque du loup. D’un bond rapide et précis, il se jeta sur lui et Antonio réussit de peu à l’éviter en bondissant agilement sur le côté. Il était beaucoup plus jeune que son adversaire, et beaucoup plus agile. Et cela ne fit que renforcer la violence du loup qui se jeta à nouveau sur lui avec des grognements sourds.
Durant un très long moment, le combat se déroula ainsi. Le vieux loup attaquait sans répit et Antonio esquivait au mieux, même si parfois une griffe et des crocs passaient très très près de lui. Cette technique commençait à échauffer leur public qui n’était là que pour voir du sang. Ils trouvaient ce combat bien trop calme à leur goût et commencèrent à leur jeter des objets dessus, afin d’exciter davantage les loups ou tenter d’en blesser un. Et c’est ce qu’ils réussirent presque à faire. Trop concentré sur son adversaire, Antonio ne faisait pas attention à ce qui leur tombait dessus, jusqu’à ce qu’une bouteille atterrisse violement sur le côté de sa tête, lui arrachant un jappement de douleur.

Tout ce passa alors très rapidement et ne dura que quelques secondes, bien qu’Antonio resta convaincu durant des années que ce moment avait duré une éternité.

Profitant de l’occasion, le vieux loup bondit alors une nouvelle fois sur Antonio qui encore sonné, n’avait cette fois pas le temps d’esquiver sur le côté et il ne put que regarder les griffes et les crocs de son adversaire se rapprocher de plus en plus de lui.

« Non… non… je ne veux pas mourir… non… je ne veux pas mourir… je veux vivre… JE VEUX VIVRE !!! »

Dans un élan de rage et de colère qu’il ne se connaissait pas, Antonio prit alors le vieux loup de vitesse et bondit à sa rencontre. Ils se heurtèrent violement et la force qu’Antonio avait mit dans son bon lui permit de prendre le dessus et alors qu’ils chutaient au sol, il planta alors violemment ses crocs dans le cou du loup, serrant les mâchoires aussi fort qu’il put. Bientôt, la peau céda sous ses dents et un liquide chaud envahit sa bouche, mais il ne lâcha pas prise. Il garda ses crocs bien enfoncés dans le cou de son adversaire qui était cloué au sol et jappait de douleur, le corps parcourut de soubresaut…

Puis il n’y eut plus rien… si ce n’est les cris de joie des démons qui étaient heureux de voir enfin un combat finir comme ils l’aimaient… et heureux de voir que ce nouveau chien sur lequel ils avaient misés de l’argent venait de gagner sur l’ancien combattant.

Mais Antonio n’avait même pas conscience de l’agitation autour de lui. Il venait juste de se rendre compte de ce qu’il venait de faire alors que le sang de son adversaire dégoulinait de sa mâchoire et tâchait son pelage… il avait tué quelqu’un… il l’avait tué consciemment…

Il ne valait pas mieux qu’un chien…

~o~ 9 sextilis 1488 (dix-neuf ans)~o~


Au fil des ans, Antonio était devenu un loup massif. Des pattes robuste, une mâchoire puissante et bien qu’il était un peu maigre, il n’en restait pas moins imposant. Les combats intensifs qu’il livrait chaque soir lui avaient forgé un corps de combattant. Un loup dangereux. Capable de tuer d’un coup de griffe ou un coup de crocs. Capacité certainement dû aux entrainements intensifs de son passé.

Il avait depuis longtemps cessé de compter les heures, les jours et les mois qui s’étaient écoulé depuis sa capture. En fait, petit à petit, il avait commencé à vivre que pour les combats. Quand on le conduisait dans l’arène, c’était le seul moment où il pouvait libérer toute sa haine, toute sa colère. Qu’importe l’adversaire qu’on lui imposait, généralement des lycans ou des démons en disgrâce parfois même des mortels, mais pour lui, ça revenait au même… il était là pour combattre, et il le faisait sans chercher à comprendre, il avait depuis longtemps cessé de ressentir un quelconque sentiment humain.

En dix ans qu’il était dans ce palais, et en six ans qu’il combattait, il n’avait jamais vu vraiment son ‘Maitre’. Ce dernier se contentait seulement d’organiser les combats, d’ouvrir les paris et de récolter l’argent que son chien lui rapportait. Antonio l’avait entraperçu quelques fois, de loin, mais le démon qui avait tellement d’emprise sur sa vie ne semblait avoir aucun intérêt pour ce qui se déroulait sous ses pieds, seul le résultat et l’argent qui en découlait comptait à ses yeux.

Ce soir-là, le combat avait été plus rapide qu’à l’ordinaire. Antonio n’avait eu aucun mal à se débarrasser de son adversaire. Un lycan plus jeune que lui, qui n’avait même pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, il était passé de vie à trépas avant d’en avoir eu l’occasion.
On lui avait fait réintégrer sa cellule presque aussitôt, alors qu’un nouveau spectacle le remplaçait, et ni le loup, ni les spectateurs ne firent attention à l’ombre qui s’était faufilé dans un coin, bien à l’écart de la foule, mais qui observait l’arène fixement.

-X-X-X-X-


Antonio était roulé en boule dans un coin de la cellule, laissant doucement le sommeil l’envahir. Il était sur le point de vraiment sombrer quand ses oreilles se redressèrent. Il entendait un bruit dans le silence habituel des geôles. Quelqu’un approchait.
Le loup ouvrit un œil alors qu’il réfléchissait rapidement… il venait de combattre il y a quelques heures… ce n’était pas encore l’heure de manger… alors pourquoi viendrait-on le voir ?
L’odeur lui parvint en même temps que la silhouette entrait dans son champ de vision.

Un lycan.

Que faisait un lycan ici ? Comment avait-il pu descendre jusqu’ici ?

Antonio se redressa souplement et se mit en position d’attaque en grondant, le poil hérissé et les babines retroussées. Mais cela ne semblait nullement impressionné l’homme qui continuait d’approcher, jusqu’à se retrouver devant Antonio, seulement séparé de lui que par les barreaux en fer.

C’était un homme d’une carrure imposante, des traits durs et anguleux, des cheveux noirs et plaqué en arrière, et des yeux aussi noirs que des onyx.

« - Tony. » Fit l’homme en le regardant fixement.

Antonio se figea alors complètement et écarquilla légèrement les yeux. Cela faisait longtemps, très longtemps qu’il n’avait plus entendu ce surnom. Depuis… il secoua mentalement la tête, et se reprit, fixant l’inconnu d’un air menaçant.

« - Allons Tony, nous n’allons pas discuter ainsi. » Continua l’homme avec un léger ton réprimant.

Le loup hésita un moment avant de lentement reprendre forme humaine, grimaçant sous la douleur alors que son corps changeait. Il n’était plus du tout habitué. Quelques minutes plus tard, Antonio fit face à l’inconnu dans sa glorieuse nudité, les cheveux long et hirsute et la peau sale. L’homme le détailla longuement avant de sourire avec nostalgie.

« - Tu ressemble beaucoup à ton père. »

A ces mots, Antonio se raidit et un grondement lui échappa.

« - Qui êtes-vous ? »
« - Tu étais encore un jeune louveteau la dernière fois que je t’ai vu, il est normal que tu ne te souviennes pas de moi. » Expliqua-t-il. « - Je suis Angelo Zuaboni. J’étais l’oncle de ton père. »

Les sourcils d’Antonio se froncèrent alors que ce nom ne lui évoquait rien, hormis les souvenirs d’un passé révolu.

« - Qu’est-ce que vous voulez ? »
« - Rien. » Répondit Angelo en sortant un trousseau de clé et après avoir cherché, il en introduisit une dans la serrure. « - Dépêche-toi avant qu’ils ne se rendent compte de quelque chose. » Fit-il alors qu’il se détournait et s’éloignait.

Mais loin de l’écouter, Antonio resta immobile, regardant d’un air neutre le lycan qui s’éloignait. Ce dernier sembla s’en rendre compte et tourna la tête vers lui.

« - Il est temps de rentrer chez toi fiston. »
« - Je n’ai plus de chez moi. »
« - Tu as une ville natale, tu as une Meute. Tu as donc un chez toi. » Répondit Angelo, et l’espace d’un instant, Antonio eut l’impression que c’était son propre père qui parlait. Ils avaient les mêmes intonations quand ils parlaient de la Meute. « - Ne m’oblige pas à venir te chercher. »

Antonio se raidit un peu plus alors qu’un grognement sortait de sa gorge en entendant se faire parler ainsi. Il avait combattu des loups de la même trempe que celui-ci, et même des démons ayants des dons… il ne lui faisait pas peur, et il ne comptait pas se laisser imposer une ligne de conduite.
D’un mouvement fluide, il reprit forme animale et jaillit hors de sa cellule pour se jeter sur le lycan, mais avant même qu’il puisse l’atteindre, ce dernier avait déjà bondit pour esquiver l’attaque, se retrouvant derrière Antonio en quelques secondes seulement et le plaqua alors sans ménagement au sol, l’écrasant de tout son poids.

« - Pas de ça avec moi, gamin. » Fit-il d’une voix nullement énervée ou même surprise. Il finit par relâcher le loup, se relever et reprendre sa route. « - Ne traine pas. » Cependant au bout de quelques pas, il s’arrêta et se défit de sa longue cape noire pour la lancer aux pattes du loup. « - Et reprend forme humaine, je n’aime pas côtoyer des cabots. »

Profondément humilié, Antonio reprit forme humaine, le corps tremblant de rage. Il haïssait cet homme qui venait de sortir de nulle part et mettre son semblant d’existence en pagaille. Et il n’était pas un cabot… bien qu’il se conduisait comme tel. Mais plus que tout… cet homme était en train de lui offrir une liberté qu’il n’aurait jamais espéré retrouver…

Il jeta un coup d’œil incertain par-dessus son épaule, en direction de sa cage, là où il avait presque passé dix ans de sa vie. Dix ans, c’était très long et il ne savait pas ce qui l’attendait en dehors de ces murs… Mais il secoua sa tête, chassant ses craintes. Dix ans, c’était bien assez, il ne voulait plus passer du temps ici, sinon il finirait par y mourir tout comme les lycans qui étaient là avant lui. Il se releva, se drapa de la lourde cape et suivit Angelo avec une démarche légèrement titubante, cela faisait longtemps qu’il n’avait plus remarché sur ses deux jambes.

Aujourd’hui, le chien d’attaque du Maitre Castello allait s’enfuir.

~o~ 14 november 1489 (vingt ans) ~o~


Tranquillement allongé sur un petit matelas, les bras croisés sous sa tête, Antonio fixait le plafond moisi et humide, sans vraiment le voir. Cela faisait un peu plus d’un an qu’il avait été libéré par Angelo, un an qu’il était revenu à Venise, et pourtant, il n’avait mit les pieds dans la ville qu’en de rares occasions. Depuis qu’il était rentré, il ne s’était pas senti près à faire face à l’agitation de l’extérieur. Pendant dix ans, les seuls contacts qu’il avait, c’était ses adversaires et les démons qui venaient le battre ou l’emmener dans l’arène. Alors depuis, il vivait dans les égouts le temps pour lui de faire le point, et sur ça, Angelo avait été compréhensif. L’homme trouvait que le jeune loup avait encore des réactions animales bien trop violentes pour qu’il soit emmené auprès d’autres gens.
Alors durant ce laps de temps, il avait passé du temps avec le jeune Antonio, tâchant de le recadrer au mieux, lui rappelant qu’il était avant tout un humain et non un chien. Il lui avait restitué quelques biens appartenant à sa famille. Notamment l’épée de son père, et sa chevalière dont il ne se séparait jamais. C’était une bague simple et grossière, serti d’une pierre noire. Rien d’extravagant mais elle était chère à son père et Antonio n’avait jamais su pourquoi. Mais le loup les avait rejeté. Il n’en voulait pas. La chevalière était donc enfoui quelque part dans ses affaires, et l’épée était enroulé dans un drap, appuyé contre un mur, et Antonio se fichait qu’elle se mette à rouiller en étant ainsi exposé à l’humidité depuis très longtemps.

Angelo en avait également profité pour lui raconter les évènements qui s’étaient déroulé à Venise après la chute du Prince Elviro. La destruction quasi-complète de la Meute, la disparition des deux petits Princes, la prise du pouvoir de plus en plus importante des démons, les meutes de lycans qui se formaient un peu partout pour tenter de survivre, les divers conflits qui éclataient entre lycans et démon, ou tout simplement entre lycan… et puis, la mort de la mère d’Antonio, survenu quelques mois après l’attaque. Morte de chagrin en pensant que son mari et son unique fils avaient tous les deux péris.

Antonio se fichait un peu de ce que lui racontait Angelo. Pour lui, la Meute n’avait plus aucune importance depuis bien longtemps. Cependant, apprendre la mort de sa mère le secoua bien plus qu’il ne l’aurait voulu. Il s’était forcé de ne plus penser à elle durant sa captivité, ne voulant pas souffrir de ne plus l’avoir auprès de lui, de ne plus avoir son souvenir en tête… mais apprendre qu’elle était morte en croyant son petit garçon également mort… mais peut-être que c’était mieux ainsi. Qu’aurait-elle pensé en voyant ce qu’il était devenu ? Un lycan qui tuait d’autre lycan… qui tuait tous ceux qui se trouvaient en face de lui et tout ça pour pouvoir prolonger sa vie d’une journée.

Puis un jour, quelques mois après leur retour, Angelo se mit à lui parler de plus en plus de la Meute, bien qu’Antonio coupait généralement court à toute discussion. Mais il finit quand même par en apprendre plus, malgré lui.
L’espoir des loups de savoir leurs princes peut-être toujours en vie, quelque part entre les griffes du Prince Botelli. Leur plan pour les libérer. Leurs rêves de savoir qu’un jour, peut-être, tout redeviendrait comme avant. Il apprit également qu’Angelo était le Dominant provisoire de la Meute. Ce qui d’un côté, faisait mieux comprendre à Antonio pourquoi ce dernier insistait autant sur ce sujet. Mais Dominant ou pas, Antonio ne voulait rien entendre de la Meute et de ce qu’ils comptaient faire. Rien !

Cependant, l’enfermement ne pouvait durer indéfiniment, et Angelo avait été plus que patient avec lui mais à présent, il était temps de réagir. Alors un matin, il décida de bousculer un peu le jeune loup. C’était la seule façon qu’il avait trouvé pour le faire réagir. Les encouragements et les paroles douces n’avaient aucun effet sur Antonio. Surtout que le vieux loup avaient pleins de projet pour lui.
Antonio avait bien tenté de refuser, il avait grogné et attaqué Angelo, mais comme à chaque fois, il se faisait facilement maitrisé par lui. Il était jeune et bien que redoutable combattant, il ne faisait pas encore le poids contre ce lycan qui depuis toute sa vie se battait pour faire survivre les siens. Un des seuls survivant de l’époque de son père et de la Meute. Quoi qu’il en soit, Antonio avait fini par abandonner et le suivre hors des égouts.
Durant les quelques fois où il était sorti, il avait redécouvert la ville. Elle n’avait pas beaucoup changé, elle restait la petite ville animée qu’il avait connu, bien qu’il y ait davantage de démon qu’avant. Certaines échoppes avaient disparu, d’autres s’étaient montées… la vie ici avait continué son court. Ils marchèrent dans les rues, traversant des places, des ruelles, Angelo semblait vouloir aller dans un endroit précis, et Antonio se contentait de suivre, drapé des pieds à la tête d’une cape sombre et le capuchon rabattu sur sa tête, tentant d’éviter au maximum le moindre contact avec autrui.
Cependant, quand il commença à reconnaitre l’environnement il se figea sur place.
Il connaissait la ruelle dans laquelle il se trouvait. C’était ainsi que son existence s’était écroulée. C’était ici que son père était mort. Et c’était la ruelle qui menait à l’entrée des Catacombes, ancien repaire de la Première Meute.

« - C’est une blague ? » Demanda-t-il, d’une voix hachée.

Tant d’émotion l’envahissait rien qu’en étant ici, et ce n’était pas une bonne chose pour lui. Cet endroit était regorgé de souvenir dont il préférerait à jamais oublier. Pourquoi est-ce qu’Angelo l’emmenait ici ?

« - Il y a des gens ici que j’aimerais te présenter. » Répondit Angelo à ses interrogations muettes.

Antonio fronça les sourcils à cette réponse. Il n’aimait pas du tout ce qui était en train de se dérouler. Et il voyait où Angelo voulait en venir.

« - Je ne veux pas faire parti de cette Meute. » Répliqua Antonio d’une voix déterminée.

« - Tu en fais parti depuis ta naissance. »

Antonio gronda à cette remarque et se détourna. Pour lui, la Meute avait cessé d’exister lorsque le Prince Elviro était mort, et il ne comptait pas faire parti de cette Meute. Ni d’aucune autre. Il commençait à s’éloigner, mais Angelo ne le laissa pas partir si facilement.

« - Elle n’a pas été complètement détruite, il reste des survivant de l’attaque de Botelli et leurs enfants nous ont rejoints au fils du temps. Cette Meute subsiste en se raccrochant à un seul espoir. Tu as beau te cacher du monde Tony, cette Meute est ancrée en toi, je sais, tu le sens. Elle fait parti de toi, et tu dois la défendre. Elle est ta famille. »

Mais Antonio refusait d’en entendre davantage. Il se transforma en loup et détala à travers les rues, se fichant de croiser quiconque sur son passage, mortel ou démon. Il refusait de voir ce qu’Angelo lui montrait, il refusait de finir comme son père. Il refusait d’être tuer pour cette Meute. Tout ce qui était enfoui au plus profond de lui, tout ce qu’il ressentait envers cette Meute, c’était seulement les élucubrations et les rêves naïfs d’un enfant mort depuis longtemps.

« La Meute est tout ce qui doit importer à un lycan, Tony. Chaque acte qu’il accomplit, il doit avant tout le faire pour la Meute et non pour lui-même. Chaque loup de la meute fait parti de sa famille et quoi qu’il arrive, il doit toujours être présent pour eux et lutter à leurs côtés. Un lycan sans meute, n’est pas un lycan accompli. »


La voix de son père résonna alors dans sa tête, alors qu’il venait de rejoindre les égouts et de reprendre forme humaine. Antonio émit un petit ricanement alors que même ses souvenirs se mettaient à le harceler.
Un lycan accompli ? Est-ce qu’il pourrait vraiment se sentir accompli en rejoingnant cette Meute ? Est-ce que ça serait suffisant pour lui faire oublier que durant des années, il a tué ses propres congénères ? Est-ce que ça serait suffisant pour lui faire oublier la marque gravée sur sa peau qui serait toujours là pour lui rappeler son existence de ‘chien’ ?

« Je suis fière de toi mon fils, un jour tu seras aussi brave et courageux que ton père. »


« - Non c’est faux. » Souffla-t-il alors que les larmes apparaissaient dans ses yeux et qu’il se prenait la tête entre les mains. Jamais il ne serait comme son père. Son père lui, ne se serait jamais abaissé à faire ce qu’il avait fait. Il serait resté campé sur ses positions et en serait mort, mais aurait toujours eu son honneur de loup intacte.

Il laissa libre court à sa tristesse et sa honte… deux sentiments qu’il avait tenté d’ignorer, qu’il avait enfermé en lui et tentait de vivre avec. Mais ce poids était lourd à porter, alors aujourd’hui, il s’en déchargeait. Oui, il avait honte. Et non, il ne méritait pas de vivre. Il ne méritait pas la fierté de ses parents.
Un long moment passé, durant lequel il resta prostré au sol. Ses larmes s’étaient rapidement calmées, mais il ressentait un grand vide intérieur. Il savait également qu’Angelo était ici avec lui. Le loup l’avait rejoint depuis un moment, et il était resté silencieux et à l’écart, attendant de voir les choses se produire.

« - Angelo, tu crois que je mérite de continuer à vivre ? » Demanda alors soudainement Antonio, toujours prostré, sans bouger.

« - Je suis intimement convaincu que chaque être qui nait sur cette terre, nait dans le but d’accomplir quelque chose avant de mourir. » Déclara alors Angelo. « - Peut-être que ton but à toi était de souffrir pour pouvoir ensuite mieux guider les autres. »

Antonio émit un ricanement moqueur. « - Je suis incapable de m’aider moi-même, comment veux-tu que je guide les autres ? »

« - C’est inné chez chacun. Ton père avait ce don. Tu l’as aussi, mais tu ne le sais pas encore. »

« - Qu’est-ce que tu attends de moi ? »

« - Je veux que tu prennes la tête de la Meute. Je veux que tu prennes ma place quand mon heure sera arrivée. Je veux que tu libères les Princes et que tu les aides à reprendre leurs places. Bien que ton âme soit tourmentée, tu restes le fils de ton père, tu restes un loup au cœur pur et un loup attaché à sa Meute. J’ai confiance en toi, un jour, tu permettras à cette Meute de retrouver ce qui lui manque. »

Antonio ne répondit rien, il se contenta de se recroqueviller un peu plus sur lui-même et les deux loups savaient que pour le moment, la discussion était close.

~o~ 13 october 1494 (vingt-cinq ans) ~o~


Antonio se trouvait sur le plus haut toit de la ville, observant de là le Palais Botelli qui se dressait à l’horizon. A sa taille, était accroché un fourreau en cuir contentant une épée à la lame brillante et bien acérée et pourtant l’emblème des Calzolàio. Et à sa main gauche, trônait fièrement une chevalière sertie d’une pierre noire.

Angelo s’était éteint il y a trois ans maintenant, et tout comme il l’avait souhaité, Antonio avait prit sa place. Cela faisait maintenant cinq ans qu’il était dans la Meute, et avec l’aide d’Angelo, il avait rapidement réussit à s’imposer, son nom l’avait un peu aidé également, les anciens de la Meute n’ayant jamais vraiment oublié son père, et ils étaient soulagés de voir son fils vivant et revenir près d’eux. Personne n’était au courant de ce qui lui était arrivé, ils croyaient tous qu’il avait été envoyé en sécurité loin de Venise par un de ses oncles lors de l’attaque de Botelli, et qu’il n’avait jamais pu prévenir personne. Et Antonio comptait bien à ce que son secret ne soit découvert par personne. C’est pour cela qu’il n’avait jamais enlevé sa chemise en présence de quelqu’un, pour que jamais personne ne voie sa marque et devine tout.

A la mort d’Angelo, il avait donc naturellement prit sa place, et personne dans la Meute y avait trouvé à redire. Antonio avait suffisamment fait ses preuves pour qu’ils puissent douter de lui. À présent, ce qu’ils espéraient depuis maintenant trop longtemps était sur le point d’arriver. Ils étaient tous prêt à agir. Maintenant.

Un air déterminé durcit les traits de son visage.

Bientôt, leurs princes seraient libérés… enfin.

The End.

~o~ Petits Plus ~o~


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Adonis Bastão
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Antonio Calzolàio Vide
MessageSujet: Re: Antonio Calzolàio   Antonio Calzolàio EmptyLun 22 Fév - 20:30

m


Wow...
Et bah !
Je suis bleufée là x)
Validé ! =)
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Valérian Elviro
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Antonio Calzolàio Vide
MessageSujet: Re: Antonio Calzolàio   Antonio Calzolàio EmptyVen 26 Fév - 17:25

Moi aussi... Que dire sinon que cette fiche est exceptionnelle et ton perso plus qu'intéressant ?
Vraiment, je ne m'attendais pas à cela et je suis extrêmement ravie de voir de quelle manière tu maîtrise ce perso ^^ Bravo !

Et fiche validée ^^ Avec mes félicitations !
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Antonio Calzolàio Vide
MessageSujet: Re: Antonio Calzolàio   Antonio Calzolàio Empty

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