Venise la Magnifique
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 Contemplations [Libre]

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Mefisto Botelli
Le Prince de Venise
Le Prince de Venise
Mefisto Botelli

Messages : 42


Contemplations [Libre] Vide
MessageSujet: Contemplations [Libre]   Contemplations [Libre] EmptyLun 16 Aoû - 1:28

Les terrasses du palais étaient un lieu agréable. Celles-ci avaient au moins le mérite de laisser une vue imprenable sur les canaux de Venise, sur ces eaux miroitantes sur lesquelles les hommes avaient construit cet écrin d'architecture, sur l'agitation qui y régnait sans cesse.
Çà et là des gondoles passaient, glissant sur les flots en une lenteur toute calculée, transportant les habitants d'une rive à l'autre, d'un canal à un autre, d'un recoin de la ville à son opposé, se frayant un chemin sous les ponts qui enjambaient ces artères striant la cité.
Venise vivait, c'était indéniable.
Venise vibrait du brouhaha de ses habitants, du lever au coucher du soleil et parfois jusque tard encore dans la nuit.
Venise semblait insouciante des êtres qui l'habitaient, ténébreux, violents, opposés dans une lutte sans merci depuis des génération, pour ne pas dire depuis toujours...

Et, justement, l'un de ces êtres, certainement l'un des plus terrible, se trouvait là, à l'observer, à la regarder s'épanouir en cette chaude journée illuminée par le soleil italien.
Mefisto...
Sous cette clarté, le Prince dont la peau était déjà réputée pour sa blancheur semblait plus diaphane que jamais, presque éthéré, comme un fantôme, un spectre issu d'une autre réalité qui ne se serait pas tout à fait encore incarné en ce monde, donnant l'impression de ne pas tout à fait en faire partie.
S'il n'y avait sa présence écrasante, sa prestance, ainsi que la matérialité que lui conféraient par contraste la noirceur de sa chevelure et de ses vêtements, on eut pu douter de sa réalité. Mais il était bien là, il n'y avait pas à en douter, négligemment accoudé contre la rambarde de fer forgé d'une des terrasses de son palais duquel il observait un monde pour lequel il n'éprouvait aucune once de sentiment.
Son regard, seulement animé d'une froide grisaille, passait sur les gens en contrebas, que ce soit ceux qui marchent le long des canaux ou ceux qui aient choisi d'emprunter la voie des flots, sur les façades des demeures alentour, sur les bijoux de l'architecture vénitienne dont il connaissait chaque subtilité avec toujours cette même indifférence qu'il semblait éprouver pour toute chose.

Pour quelle raison était-il là en ce cas? En avait-il réellement besoin d'une?
Il était là et c'était bien suffisant, faisant face au quotidien de Venise, en faisant partie sans réellement s'y impliquer, observateur silencieux ne trouvant aucun intérêt dans ce qui l'entourait...
Sauf peut-être pour cette présence qu'il venait de percevoir à l'instant... Quelqu'un qui s'approchait.
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Vittorio Botelli
Prince cadet de la belle Venise
Prince cadet de la belle Venise
Vittorio Botelli

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Contemplations [Libre] Vide
MessageSujet: Re: Contemplations [Libre]   Contemplations [Libre] EmptyMer 8 Sep - 15:06

Il est des soirs ou la mélancolie étreint notre âme et semble vouloir la quitter sous aucun prétexte, même bon. A la faveur de la nuit il avait quitté le palais sans un bruit. Amant de l’aventure, désireux de fuir quelques instants les murs de marbre froid au profit de la nature, mère des hommes et de la vie. Son escapade ne lui rapporterait aucun mérite, il pouvait sortir comme bon lui semblait, il était un de ces rares êtres plus ou moins vivants qui pouvaient profiter des plaisirs de la vie sans contraintes, sans craindre vraiment le courroux du maître incontesté de la cité. Et le remords ne serait pas assez fort pour l’empêcher de jouir de ce privilège.

Il savait que sa vie était en danger, les loups rôdaient dans les sous bois et même si son frère ne semblait pas se soucier vraiment de lui, il pouvait tout de même être capturé pour servir d’otage. Et cette pensée, qui ne l’empêchait pas pour autant de sortir se promener de nuit dans les fourrés, le rongeait sans même qu’il s’en rende vraiment compte. Son frère, modèle de réussite, fierté de son père dans leurs jeunes années, fort, beau, déterminé. Tout ce qu’il aurait surement été être, tout ce qu’il aurait aimé avoir en même temps. Et quelque part, il était chanceux, il pouvait parfois le contempler dans sa grandeur, mais jamais surement n’obtiendrait il un regard approbateur ou empli de fierté de sa part, il n’était pas assez fort, il était plus ou moins le point faible de la famille, un bon à rien bien trop rêveur pour être utile . Pas mauvais en combat, mais mauvais combattant tout de même.

Et c’était pour fuir cette idée qu’il avait préféré disparaitre quelques instants à la faveur de l’obscurité. Personne ne se rendrait compte de son absence. Cette nuit, la vie des hommes ne l’intéressait pas, seul son frère était présent dans son esprit. D’autres soirs il aurait passé des heures sur une hauteur à les regarder vivre, ces hommes qui ne s’étaient pas couchés encore, ces hommes qui vivaient, insouciants. Jouant leur vie sur un plateau dont ils n’avaient pas pu lire les règles. Esseulé il erra au milieu des ruelles, cherchant quelques espaces de verdure désireux de l’avoir à leur côtés. Trouvant finalement sa place dans une taverne, il s’endormit, bercé par l’alcool et..L’alcool.

Il ne se réveillé qu’en beau milieu de journée, un peu désorienté, la tête embrumée, il fit chemin inverse. Il avait survécu à la nuit, sans protections aucunes. Peut être finalement aurait-il préféré ne pas y tenir, ôter un poids à son frère aurait surement été le plus beau cadeau à lui faire. Se montrer digne serait tellement difficile, contraire à ses principes. Tant pis, il noierait ce chagrin omniprésent dans la nourriture, mais il avait vu trop de monde, et cuisiner s’avérait être un passe temps assez amusant à y bien penser.

La démarche gracieuse, comme à son habitude, il revint vers le palais. Soudain, il lui sembla que quelque chose avait changé, il releva les yeux, attiré par une certaine lumière qui lui sembla aveuglante. Son cœur ne fit qu’un tour, il s’arrêta brusquement, il était la, majestueux à contempler on ne sait quoi. Sa respiration s’accéléra très légèrement, il dut se faire violence pour marcher de nouveau vers le palais. Son éloquence ne lui était d’aucun secours dans ces situations, il ne savait jamais quoi faire en sa présence. Le mieux à faire pour le moment était de cacher son trouble du mieux qu’il put. Légèrement troublé, aidé généreusement par les restes de vapeurs d’alcool amplifiés par le soleil et la chaleur, il continua à s’approcher, se sachant observé. Une fois à portée de voix il tenta, le plus calmement possible de lui adresser la parole, espérant tout à la fois qu’il le laisse partir sans mot dire, ou qu’il le prenne dans ses bras, qu’il puisse de nouveau respirer cette odeur enivrante que seul lui pouvait dégager. Il était à quelques mètres de lui maintenant.

« L’inconscience est le plus beau des spectacles n’est ce pas ? »


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